La population vietnamienne est très jeune. 70 % de ses quelques 90 millions d’habitants ont la trentaine. D’une part, cette jeunesse peut être présentée comme un atout d’un Vietnam qui aspire à la croissance économique. D’autre part, elle exacerbe les inégalités de répartition de la population sur le territoire. Un regard suffit pour percevoir que les deux plus grandes villes du Vietnam à savoir Ho Chi Minh ville et Hanoi ont une densité démographique énorme. Ces deux villes – plaques tournantes des deux plus grandes plaines – comptent déjà environ 7 millions d’âmes. En plus de cela, la population vietnamienne est multi-ethnique, la rendant d’autant plus complexe mais si fascinante.
La composition de la population vietnamienne est remarquable. Ce pays est petit, mais jusqu’à 54 ethnies différentes le peuple. Le Vietnam est donc une véritable mosaïque de cultures, de mœurs et coutumes, d’habits traditionnels et de style de vie ! Ces 54 ethnies sont regroupées selon 6 familles linguistiques principales. À savoir la famille Austro-asiatique, Viet-muong, Mon-khmer, Tai-kadai, la famille Austronésienne ainsi que Sino-tibétaine. D’un point de vue anthropologique, les premiers ancêtres des ethnies vietnamiennes seraient les Austro-asiatiques. Ces derniers seraient nés du mélange entre les Polynésiens avec les Mongoloïdes bien longtemps avant. D’un point de vu touristique, c’est une véritable richesse du pays qui s’ajoute à d’autres atouts du Vietnam. En effet cela ajoute une diversité des paysages, de l’histoire…
Les Viêt (ou les Kinh) – représentent 87% de la population Vietnamienne et sont les premiers maitres du pays. Viennent ensuite les Thaïs qui le peuplent depuis quelques 1600 ans. Le Nord compte à lui seul plus de 20 ethnies différentes. Plusieurs desquelles viennent du territoire chinois dans des circonstances différentes: immigration, réfugiés politiques… Par exemple, la première vague d’immigration des Dao vers le Vietnam remonte au 13 ème siècle. Quant aux Hmong, ils se sont installés à partir du 17 ème siècle. Les Hmong, Dao, et autres ethnies sont considérés comme des groupes minoritaires qui sont très attachés à leurs traditions ancestrales. Les ethnies du Centre possèdent aussi des identités culturelles très fortes, que ce soient des Chams, des Gia Rai, Ede, Bahnar ou autres… Ce sont toutes des ethnies autochtones peuplant cette partie du territoire depuis bien longtemps. En descendant vers le Sud, on remarque la richesse culturelle des Khmers. Une ethnie autochtone dont la civilisation a brillé à une certaine époque.
Ces nombreuses ethnies peuplant le territoire vietnamien sont bien différentes les unes des autres. Qu’il s’agisse des modèles d’habitat, des habits, des mœurs, coutumes et des métiers… Cependant, elles partagent tout de même d’importantes similitudes et valeurs. Cela joue comme un facteur de cohésion de la population vietnamienne. Il est vrai qu’un esprit communautaire très fort existe entre ces différentes ethnies. En effet, les Vietnamiens sont liés par un mode de production agricole très dépendant de la riziculture. Mais aussi, vivant de la riziculture, la population vietnamienne voue un culte à la nature. Notamment avec les divinités de la nature : Ba Troi (la Dame du ciel), Ba Dat (la Dame de la terre) et Ba Nuoc (la Dame de l’Eau). Toutes ses croyances anciennes passent avant même l’implantation des religions et croyances venues de l’extérieur.
Vis à vis des ethnies minoritaires, le gouvernement vietnamien adopte une stratégie politique intéressante. Tout d’abord, elle vise à les intégrer au reste de la population, notamment par le biais de l’éducation. Mais aussi à préserver leurs identités culturelles. Par exemple, la langue officielle du pays est enseignée dans les établissements scolaires, et ces derniers ont un environnement laïc. En même temps, les dialectes ne sont pas pour autant délaissés. En effet, l’État vietnamien crée de plus en plus d’émissions d’information radiophoniques ou télévisées diffusées en des langues minoritaires. Afin de mieux les intégrer – économiquement et au niveau des infrastructures, de plus en plus de routes sont construites pour favoriser les échanges avec ces zones reculées.
Le tourisme a considérablement contribué à rapprocher les régions montagneuses du Vietnam avec le reste du territoire. Il est donc devenu essentiel afin de diminuer les inégalités rurales et urbaines de la population vietnamienne. De plus en plus nombreux sont les villages qui sont capables de prendre des initiatives pour participer à cette activité par le biais du modèle “Homestay”. D’autres pratiquent de nouveaux métiers comme guides touristiques, réceptionnistes, ou commerçants… C’est le cas des Hmong, Dao ou Giay à Sapa ; Ha Giang et Tays à Ba Be, ou des Thais à Mai Chau et Dien Bien… C’est ce mélange d’histoire, de couleurs, de culture, de langue, de coutumes et mœurs qui fait de leurs villages de véritables patrimoines propres au Vietnam, attirant les touristes venus de tous les coins.
Le Vietnam, c’est donc ce pays unique touché par l’harmonisation de ces 54 différentes ethnies. La population Vietnamienne est donc riche, imprégnée d’une longue histoire et accompagnée d’une culture diverse qui ne laisse personne indifférent !
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